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6 février 2011

"J'ai acheté un paquet de cigarettes en chocolat pour faire une pause"

Depuis l'interdiction de fumer dans les entreprises, les non-fumeurs ont l'impression de travailler plus et se sentent lésés.

Stop à la clope. Depuis bientôt quatre ans, l'article L3511-7 du Code de la Santé publique interdit aux salariés de fumer dans les entreprises. Finie donc l'odeur dans la salle des machines à café, les réunions impromptues dans la salle fumeur qui s'éternisent et l'odeur de nicotine dans les couloirs. Au début décrié par les accros à la cigarette, cette mesure est aujourd'hui bien acceptée et c'est du côté des non-fumeurs que la grogne se fait sentir. Nombre d'entre eux ont en effet le sentiment de travailler plus.

"Dans mon ancien boulot, les fumeurs allaient en griller une pratiquement toutes les heures. Le temps d'aller à la cabine et d'en revenir sans se presser, ils rognaient près de dix minutes par heure, une demi-douzaine de fois par jour sans que personne ne trouve rien à y redire, alors que les non fumeurs qui bossaient une heure de plus par jour, mais qui avaient cinq minutes de retard le matin avaient droit à des réflexions", se plaint Herbert. Selon une étude de l'institut CSA Santé en 2009, une personne qui fume un paquet par jour prend environ huit pauses par jour, soit environ 80 minutes d'arrêt... contre en moyenne une pour un non-fumeur.

D'autant que ces pauses sont souvent l'occasion de discussions plus détendues sur le boulot ou même d'aborder des sujets plus personnels qui redéfinissent les solidarités au sein de l'équipe. Ainsi, Bohater a eu l'impression d'être mis à l'écart parce qu'il ne sortait pas avec le reste de l'équipe: "Arrivé dans une équipe dont le chef était un fumeur invétéré, il emmenait les fumeurs faire des pauses au pied de l'immeuble. Elles servaient aussi de réunions mais je n'ai compris les règles du jeu qu'après mon départ", qui se plaint d'avoir été marginalisé et considéré comme une personne asociale pendant toute la durée de son contrat. "Fumer, c'est non seulement un acte social mais aussi un temps de partage, analyse Brennec, il fut un temps où personne ne pouvait allumer une cigarette sans en proposer une et aucun fumeur n'aurait eu à l'idée de refuser une cigarette à qui lui en demanderait une. La répression engendre la solidarité".

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